MARIANNE

d'après Alfred de musset, Aldo nove, bodouin de bodinat

Ce spectacle a été crée au Théâtre des Carmes en Avignon en septembre 2019

et réalisé en partenariat avec la Commune de Saint-Cannat

Marianne est une tragédie.
Je l’imagine comme une danse macabre de spectres, une farandole carnavalesque célébrée par la Mort. Rien d’anodin à ce que Musset ouvre la pièce sur le dernier jour du carnaval : ce jour où tout est permis, où les règles se dissolvent, où seules règnent les exceptions. Mais quand la nuit s’achève, les ombres regagnent leur cercueil.

Le spectacle débute, la montre s’ébranle : le compte à rebours est lancé.

Les trois jeunes héros — Octave, Coelio, Marianne — incarnent une jeunesse désillusionnée, sans idéal, sans foi, au cœur d’un siècle qui leur refuse toute perspective. Là où leurs aînés ont fait la Révolution ou l’Empire, eux assistent au retour d’une monarchie fade, sous un capitalisme triomphant et immoral.

La particularité de cette mise en scène : l’absence de Marianne.
Deux comédiens interprètent tous les rôles — sauf celui de Marianne.
Elle est seulement une voix. Pas de corps, pas de visage.
Nous voulons donner à sentir cette oppression de l’absence, cette passion pour un être que l’on ne voit jamais.

Musset lui-même disait : « Marianne n’est pas une femme, c’est La femme. »
Suivre cette intuition, c’est renoncer à incarner Marianne pour mieux laisser résonner l’idéal, le manque, le vertige du désir.

Texte: Alfred de Musset, Aldo Nove, Baudouin de Bodinat

Adaptation et mise en scène : Niccolò Scognamiglio

Assistant mise en scène et création lumières : Francesco Rossini

Jeu : Yann Capron, Niccolò Scognamiglio

Création musicale : Moteka

Voix Off : Amélie Ameglio

Photos : Beatriz Azorin